25 termes pour comprendre l’homme augmenté

Sir Julian Huxley, biologiste britannique inventeur du terme transhumanisme

Que se cache-t-il derrière le terme d’Homme augmenté ? Le septième cahier de veille de la Fondation Télécom fait le point sur cette thématique, et propose une clarification documentée des termes d’Homme réparé, augmenté, amélioré, connecté, hybridé, instrumenté… et plus généralement du transhumanisme et du posthumanisme. Son glossaire réunit 25 termes à connaître pour aborder les enjeux et les questions relatives au sujet de l’Homme augmenté.

 

Anthropotechnie : activité modifiant l’être humain en intervenant sur son corps, sans but médical.

Bioconservateurs : opposants au transhumanisme. vs. Biolibéraux, bioprogressistes : enthousiastes des progrès NBIC.

Conférences Macy : à l’initiative du neurologue Warren McCulloch entre 1942 et 1953, elles réunissent un groupe interdisciplinaire pour établir une science générale du fonctionnement de l’esprit.

Connectome : plan complet des connexions neuronales dans un cerveau.

Cybernétique : proposé en 1947 par le mathématicien américain Norbert Wiener pendant les conférences Macy pour désigner les domaines naissants de l’automatique, de l’électronique et de la théorie mathématique de l’information.

Cyborg : contraction de « cybernetic organism », mi-homme mi-mécanique.

Démiurgique : δημιουργός, de démos, peuple, et ergos, travail. Platon définit le démiurge comme le dieu qui organise le monde à partir de la matière originelle. Pouvoir créateur.

Deep learning : classe d’algorithmes de machine learning, fondée sur des modèles à nombreuses couches de réseaux de neurones.

Homme diminué : résultat malheureux où l’Homme aurait plus à perdre qu’à gagner des conséquences du transhumanisme.

Huxley (Sir Julian Sorell) : biologiste britannique (1887-1975), connu pour ses ouvrages de vulgarisation sur la biologie et l’évolution, premier directeur général de l’Unesco en 1946. Les révélations du programme de sélection des géniteurs et d’élimination des êtres supposés inférieurs par les nazis pousseront Huxley à créer le terme transhumanisme, dans New Bottles for New Wine, en 1957, pour décrire sa vision de l’amélioration des performances humaines. Son grand-père, Thomas Henry Huxley, biologiste également, était un collègue et partisan de Charles Darwin. Il est également le frère de l’écrivain Aldous Leonard Huxley, l’auteur de l’ouvrage de science-fiction Le Meilleur des mondes.

Humanity+, World Transhumanist Association (WTA) : Fondée en 1998 par les philosophes Nick Bostrom et David Pearce, la WTA est une organisation non gouvernementale mondiale qui œuvre à la reconnaissance du transhumanisme par le milieu scientifique et les pouvoirs publics. Elle devient Humanity+ en 2008, et publie le trimestriel H+ magazine.

Human enhancement : la terminologie anglophone pour désigner l’augmentation/ l’amélioration de l’Homme.

Loi de Moore : loi empirique énoncée par Gordon Moore faisant le constat que la complexité de composants double tous les ans à coût constant, et prolongeant ce constat pour prédire l’évolution à venir. Moore a énoncé deux lois de ce type.

Luddites : membres du mouvement violent qui opposa au Royaume-Uni en 1811-1812 des artisans contre les employeurs et manufacturiers qui préféraient l’emploi de machines pour travailler la laine et le coton. On croise aujourd’hui des néo-luddites.

Manifeste des généticiens : texte présenté par 22 généticiens (dont Huxley), pour un « eugénisme de gauche », lors du septième Congrès International de Génétique qui s’est clôturé à Edinburgh trois jours avant la déclaration de la Seconde Guerre Mondiale.

Méliorisme : doctrine selon laquelle le monde tend à s’améliorer ou peut être amélioré par l’effort de l’Homme ; tendance à s’améliorer.

NBIC : Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et sciences Cognitives.

Noosphère : néologisme introduit en 1922 par Pierre Teilhard de Chardin pour désigner la sphère de pensée humaine. Voir aussi : Cybionte, macro-organisme mixant cybernétique et biologie, proposé par Joël de Rosnay ; et Gaïa, planète présente dans le cycle Fondation d’Isaac Asimov, en phase empathique avec ses habitants.

Singularité technologique : point hypothétique dans l’évolution de notre progrès technologique, à partir duquel la croissance technologique passe à un ordre supérieur, non descriptible à ce jour. Le terme fait référence à la singularité gravitationnelle engendrée par un trou noir, au-delà de laquelle la lumière, et donc l’information, ne passe plus.

Synecdochique : de synecdocque, une métonymie (la partie pour le tout, l’espèce pour l’individu…) particulière dans laquelle les termes liés ont une dépendance matérielle ou conceptuelle.

Technocorps : néologisme proposé par Pierre Musso pour désigner un corps technologisé.

Transbemisme : de bème, construit sur gène, et mème. Un mème est un élément culturel, reconnaissable, qui est répliqué et transmis par l’imitation du comportement d’un individu par d’autres individus. Proposé par Martine Rothblatt, un bème est un élément de personnalité reconnaissable, réplicable, transmissible : sentiments, croyances, attitudes, valeurs…

Transhumanisme : En 2002, la World Transhumanist Association (aujourd’hui Humanity+, 6000 membres début 2015) adopte la Déclaration Transhumaniste et propose comme définition du transhumanisme : « un mouvement culturel et intellectuel qui affirme qu’il est possible et désirable d’améliorer fondamentalement la condition humaine par l’usage de la raison, en particulier en développant et diffusant largement les techniques visant à éliminer le vieillissement et à améliorer de manière significative les capacités intellectuelles, physiques et psychologiques de l’être humain. » Voir aussi : Posthumanisme, terme plus récent attribué à Peter Sloterdijk (philosophe et essayiste allemand) qui l’a employé en 1999 à l’occasion d’un colloque consacré à Heidegger et à la fin de l’humanisme.

Ville sensible : traduction actuelle préférée pour Smart city, mettant l’accent sur la profusion de capteurs et l’adaptation de la ville à son environnement.

Wearable technologies : anglicisme pour désigner les vêtements et accessoires connectés.

A lire sur le blog :
L’article sur le cahier de veille : L’Homme augmenté – Notre Humanité en quête de sens
Le « Machine Learning » expliqué par Stéphan Clémençon, chercheur à Télécom ParisTech
Parution de « Technocorps, la sociologie du corps à l’épreuve des nouvelles technologies », sous la direction de Brigitte Munier-Temime
« Des textiles connectés à l’homme instrumenté » par Christian Person, chercheur à Télécom Bretagne

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