La gémellité à l’épreuve de la biométrie

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Jusqu’à quel point deux jumeaux sont-ils semblables ? C’est la question à laquelle répond Bernadette Dorizzi, directrice de la recherche à Télécom SudParis, dans le dernier épisode de X:enius diffusé sur Arte mardi 15 septembre. Spécialiste de l’analyse des facteurs biométriques, elle nous éclaire sur les capacités des ordinateurs à discriminer deux jumeaux monozygotes.

Souvent considérés comme identiques, les jumeaux monozygotes sont néanmoins dissemblables sur de nombreux points. Mais pour relever ces différences, l’œil nu ne suffit pas. Il faut donc faire appel à une analyse assistée par ordinateur des données biométriques, telles que la forme des visages, les empreintes digitales ou les textures de l’iris. Bernadette Dorizzi, chercheur à Télécom SudParis, s’attache à améliorer les techniques permettant de mesurer des différences à partir de ces facteurs. À l’occasion d’un épisode de X:enius diffusé sur Arte, elle nous informe ainsi sur les méthodes employées pour discriminer deux jumeaux parfaitement semblables… En apparence du moins !

Premier facteur de différenciation : le visage. Si nous avons parfois du mal à reconnaître un jumeau de son frère ou de sa sœur, les analyses computationnelles offrent quant à elles une précision bien plus grande que notre vision. « En mesurant les positions relatives du nez, des yeux et de la bouche sur une partie isolée du visage d’un individu, et en les stockant dans une base de donnée, nous pouvons ensuite effectuer une comparaison avec une autre personne », nous explique Bernadette Dorizzi. Le test permet alors de distinguer en quelques secondes un jumeau d’un autre.

Mais le visage n’est pas l’unique moyen de discerner deux frères ou deux sœurs issus d’un même œuf. Si les empreintes digitales se forment dans le ventre de la mère, et sont donc directement liées au patrimoine génétique, elles sont néanmoins différentes pour deux jumeaux. « Les facteurs génétiques ne se révèlent pas de la même façon ni au même moment pour les deux fœtus, ce qui explique des différences à ce niveau » précise ainsi Bernadette Dorizzi. Il est donc possible d’observer des disparités au niveau de la signature digitale aussi différentes entre deux jumeaux qu’entre deux individus n’ayant aucun patrimoine génétique commun.

Mesure des textures de l'iris.

Mesure des textures de l’iris.

Si les deux paramètres précédents s’avèrent souvent suffisants pour différencier deux jumeaux, il existe cependant une troisième méthode : l’étude de l’iris. Pour Bernadette Dorizzi, il s’agit « d’une modalité très particulière puisqu’elle a la particularité d’être à la fois visible de l’extérieur et cachée derrière la cornée ». Ce caractère atypique lui offre des propriétés tout à fait intéressantes, notamment en termes de richesse de textures. Il suit de l’analyse comparée de deux iris de jumeaux monozygotes un score de dissimilarité relativement haut, permettant de les identifier très clairement.

Les différences entre jumeaux sont ainsi bien réelles, même si difficiles à percevoir. L’analyse biométrique se révèle donc être un atout majeur pour améliorer les dispositifs de sécurité et empêcher les usurpations d’identité. Les recherches actuelles vont d’ailleurs dans ce sens, avec une attention portée sur le développement de techniques d’acquisition 3D et le travail sur des images dégradées.

À visionner sur Arte+7 : X:ENIUS : Les jumeaux – jusqu’où va la ressemblance ?

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En savoir + sur Bernadette Dorizzi, chercheur à Télécom SudParis, spécialiste en biométrie

 

 

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