Le futur des systèmes de production, entre personnalisation et développement durable

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production

Édito. 

 

[dropcap]À[/dropcap] quoi ressembleront les chaînes de production de demain ? Depuis des décennies, la place de la machine dans les usines n’a fait que grandir. Nous avons tous en tête ces bras robotisés se mouvant avec une vitesse imperceptible et une précision proprement surhumaine, déplaçant une pièce assurément trop lourde pour nos bras. Face à une telle démonstration de supériorité physique, difficile d’imaginer toute forme de concurrence organique. Question cadence de production une chose est sûre : nous sommes battus par la machine. Et nous nous imaginons déjà l’humain exclus des chaînes de production, ou à défaut requalifié à des tâches différentes — programmation complexe des robots, supervision des réseaux de machine, analyse des données… Tous ces « nouveaux métiers » tels qu’ils sont désormais unanimement qualifiés, et qui imposent des transformations profondes des formations et des entreprises.

Mais exclure si rapidement l’humain au profit du robot, c’est aller peut-être un peu vite. Parler de production, c’est parler avant tout du besoin de répondre à une demande. Est produit ce qui est voulu, acheté, consommé par les utilisateurs finaux. Or aujourd’hui, le client veut avant tout un produit personnalisé. Il désire une voiture qui répond à ses besoins propres, à ses envies, à ses valeurs. Il ne veut pas acheter l’une des 500 000 voitures diesel avec des options qu’il n’utilisera pas. Il souhaite le même modèle, mais électrique, sans climatisation parce que c’est mauvais pour l’environnement, mais avec toit ouvrant parce qu’il adore se garer et regarder les étoiles la nuit au milieu de la campagne.

Face à cette exigence, les chaînes de production entièrement automatisées ont du mal à s’adapter. Il est amusant d’apprendre que les chercheurs qui se penchent sur les problématiques de ce nouveau paradigme commercial revalorisent la place de l’humain dans les systèmes de production. Certes, nous sommes moins rapides, moins forts, moins précis, mais nous sommes plus flexibles, plus versatiles, plus à-même de s’adapter à une demande de diversité typiquement humaine. À Mines Saint-Étienne, Xavier Delorme est de ces chercheurs. Ses travaux montrent l’importance de ne pas déshumaniser la production pour répondre aux nouvelles demandes des clients.

Pour autant, il ne s’agit pas d’adopter une posture anti-technologique primaire, mais plutôt de mettre l’accent sur la force de la coopération humain-machine. À IMT Mines Albi, Élise Varielles travaille sur des outils logiciels permettant justement à des équipes de mieux appréhender les besoins des clients. Décortiquer la demande, la comprendre en profondeur pour savoir si elle est réalisable, puis déterminer comment y répondre au mieux. C’est à cette tâche que s’attèlent les outils développés par la chercheuse albigeoise.

Si le sur-mesure est une exigence croissante des clients, elle n’est pas la seule. Avoir un produit personnalisé n’est pas suffisant. Il faut l’avoir aussi tout de suite — ou du moins dans les plus brefs délais. Pour cette raison, les nouveaux systèmes de production ne peuvent pas être considérés indépendamment des réseaux de transport et de distribution situés en aval. En réalité, c’est toute la chaîne logistique qui se transforme. Elle doit transporter plus rapidement, mais doit impérativement respecter des exigences de développement durable. L’empreinte environnementale n’est plus un détail. Les camions ne peuvent plus voyager à moitié vide, et doivent s’effacer au profit du train. Pour y parvenir, les entreprises doivent apprendre à dialoguer, à collaborer. Le réseau logistique s’en retrouve profondément impacté.

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Ce dossier présente ainsi quelques-unes des nouvelles problématiques posées à l’industrie, et que les chercheurs tentent de résoudre. Il est réalisé suite au colloque IMT sur les systèmes de production du futur. À ce titre, il s’attarde moins sur des aspects politiques et sociaux — formation aux nouveaux métiers, disparition des emplois peu qualifiés — que sur des sujets techniques recelant de forts enjeux scientifiques. Sur fond d’intelligence artificielle, de transition écologique et énergétique, et d’interaction humain-machine, il présente quelques beaux exemples de recherche au service de la société et de l’industrie de demain.

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