La Ruche à Vélos essaime des parkings sécurisés sur le territoire français

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La Ruche à vélos

Pour un essor à long terme de la pratique cycliste, des solutions de stationnement innovantes et adaptées doivent voir le jour. La start-up La Ruche à Vélos, incubée à IMT Atlantique, propose un parking automatisé, sécurisé et simple d’utilisation. Ce concept modulable, connecté à une application mobile, se destine à tous les usagers via une acquisition par les collectivités territoriales. Pour cette solution, La Ruche à Vélos a gagné le Grand Prix innovation Bercy-IMT 2020 le 2 février dernier.

En 2020, les Français ont été nombreux à se remettre en selle. Dans son suivi annuel publié en octobre dernier, l’association Vélo & Territoires rapportait une augmentation moyenne de l’utilisation de vélos de 9 % entre janvier et septembre 2020 (comparé à 2019)[1]. Entre grèves et crise sanitaire, des circonstances exceptionnelles ont fortement soutenu cette tendance. Et l’attrait pour les deux roues semble se poursuivre. Si les collectivités locales soutiennent ces pratiques, ces dernières leur posent aussi de nouvelles contraintes en matière de sécurité et de stationnement. Combien d’utilisateurs ont déjà retrouvé leur vélo sans selle, sans roue, ou n’ont peut-être pas retrouvé leur vélo du tout ? Pour répondre à ces enjeux, la start-up La Ruche à Vélos, incubée à IMT Atlantique, propose une solution de stockage de vélos sécurisée et innovante.

Un parking automatique et sécurisé

L’augmentation du nombre de cyclistes se doit en partie à l’émergence des vélos à assistance électrique. Plus lourds, plus volumineux, ces vélos sont aussi synonymes d’un fort investissement financier pour leur utilisateur. Ils posent donc de nouvelles contraintes et réclament davantage de sécurité lors de leur stationnement. La Ruche à Vélos a développé un produit répondant à ces attentes. Leur solution consiste donc en un parking vélo sécurisé, connecté à une application mobile. Ses trois fondateurs ont attaché un intérêt particulier à sa simplicité d’utilisation. « Il faut entre 20 et 30 secondes pour déposer et récupérer un vélo », résume Antoine Cochou, co-créateur de la start-up. Mais comment ça marche ?

L’application permet à l’utilisateur de géolocaliser un parking ayant des emplacements disponibles et d’en réserver un à l’avance. Après s’être identifié sur place, le cycliste obtient l’accès à un sas, et dépose son vélo sur une plateforme avant de valider son dépôt. Des casiers permettent également aux utilisateurs de recharger les batteries de leur mode de transport. À l’intérieur du parking, une machine entrepose le vélo de façon automatique. Le stationnement se fait sur plusieurs étages et permet ainsi un gain de place au sol qui facilite l’intégration urbaine du dispositif. Comptez environ une cinquantaine de places sur 24 mètres carrés, soit une division par quatre de la surface de stationnement au sol sur les trottoirs pour la même quantité de deux roues ! Par ailleurs, la taille du parking est modulable. Le nombre de places varie donc selon la commande.

En juin 2021, un premier prototype d’une dizaine de places sera installé dans la ville d’Angers. Les jeunes innovateurs espèrent collecter suffisamment de retours des utilisateurs afin d’améliorer leur prochain produit. Deux autres installations sont prévues au cours de l’année. Elles disposeront de 62 à 64 places. « Selon les lieux d’implantation, il faut trouver un équilibre entre le temps d’attente des utilisateurs et la demande plus ou moins importante. Ces deux paramètres sont reliés au nombre d’emplacements et aux flux d’usagers aux heures de pointes des lieux (gare, commerces, etc.) », précise Antoine Cochou.

Des lieux stratégiques aux abonnements adaptés

La Ruche à Vélos s’adresse directement aux collectivités territoriales qui peuvent intégrer cette solution dans leur programme de mobilité. Elle cible aussi les entreprises et les promoteurs immobiliers souhaitant offrir un service supplémentaire à leurs employés ou futurs résidents. En fonction des besoins, les parkings pourraient donc être installés à différents endroits stratégiques. « Les agglomérations se focalisent actuellement sur les gares et les centres-villes, mais on envisage aussi des zones de bureaux ou de résidence », indique Antoine Cochou. À chaque zone, sa cible et donc son abonnement. Autrement dit, un parking ponctuel en ville, des offres en journée pour les bureaux, et des abonnements soir et week-end à destination des résidents.

Dans un premier temps, les abonnements du prototype installé à Angers seront gérés par la jeune pousse. Cependant, les prochains modèles devraient coupler l’abonnement du parking à celui des transports en commun locaux. Les abonnements seront ainsi pris en charge par les villes. La start-up se focalisera sur un accompagnement de maintenance. « En ce sens, nos prochains modèles seront équipés de caméras et il sera possible de les contrôler à distance », précise Maël Beyssat, co-créateur de La Ruche à Vélos. Les collectivités disposeront, quant à elles, d’une interface web afin de suivre l’état de santé et de fonctionnement du parking (taux d’utilisation, de panne, de disponibilité, etc.)

Pour la suite, l’entreprise envisage l’installation de panneaux solaires afin d’offrir une solution à consommation électrique nulle. Enfin, d’autres lieux d’implantation pourraient être envisagés à l’extérieur de sites de visites prisés sur les itinéraires de cyclotourismes.

Par Anaïs Culot


[1] Résultat obtenu à l’aide de capteurs mesurant le nombre de passages de vélos.

2 réponses
  1. Adrien HEINZELMEIER dit :

    Je suis partagé entre la bonne nouvelle de l’incitation au vélo et la mauvaise nouvelle d’un parking trop connecté. Je préfère des casiers munis de cadenas à un complexe mécanisé et numérisé, car ce dernier est consommateur d’énergie et de ressources non renouvelables.

    L’argument de l’optimisation permise par le numérique ne fait généralement pas le poids face à une démarche de sobriété. Quand au gain de place, je me dis que sur le long terme, on peut s’attendre à une exode urbaine suite à la décarbonation de notre économie.

    Je vais donc rester sur un « bravo pour votre initiative, pensez sobriété » 🙂

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